La suspension hydropneumatique fête ses 70 ans.

L’évolution technologique dans le monde de l’automobile a été marquée par des avancées significatives, notamment dans le domaine des suspensions. L’une des innovations les plus révolutionnaires a été la suspension hydropneumatique, introduite par Georges Messier en 1925. Cependant, c’est en 1954 que Paul Magès a dévoilé une version modernisée de cette suspension, ouvrant la voie à une nouvelle ère dans le confort et la tenue de route des véhicules. L’histoire de cette avancée majeure prend son envol avec la Citroën Traction 15/6H, établissant de nouvelles normes pour les performances routières. On vous raconte :

Il faudra donc attendre mai 1954 pour que Paul Magès annonce une suspension hydropneumatique ultramoderne, qui commence à atteindre un certain degré de développement. Le tout premier véhicule à en être équipé est la Citroën Traction 15/6H, renforçant ainsi les qualités routières légendaires de la Traction. Cette nouvelle variante du fleuron 15/6 est dotée d’un moteur 2,9 litres 6 en ligne de 77 ch, avec la lettre « H » signifiant Hydraulique, réservée à l’essieu arrière, semi-rigide et suspendu par des barres de torsion.

Traction 15-6H

En 1955, la suspension hydropneumatique fait son entrée en série sur la Citroën DS 19. Dévoilée au Salon de l’Auto de Paris, cette « bombe » a offert une tenue de route et un confort inégalés jusqu’alors, en maintenant une hauteur constante au-dessus du sol, quel que soit le chargement Cette révolution s’accompagne du premier circuit de freinage indépendant, assurant un contrôle optimal entre les roues avant et arrière. La suspension combine les fonctions de suspension et d’amortissement, offrant un niveau de confort et de tenue de route inédit.

« Le vérin est composé d’un cylindre dans lequel coulisse un piston, sur lequel s’appuie l’essieu. Rempli d’une huile haute pression incompressible, le cylindre est coiffé d’une sphère compartimentée par une membrane en élastomère. Au-dessus de la membrane, la partie supérieure de la sphère est remplie d’azote (gaz neutre). La partie inférieure est remplie d’huile lors de la montée en pression des suspensions et communique avec le cylindre par une pastille sertie constituant l’amortisseur proprement dit. Il permet le passage de l’huile par un orifice de diamètre réduit et par des clapets, freinant la circulation entre le vérin et la sphère. »

(Wikipédia)

En 1957, l’ID 19, une version simplifiée de la DS 19, est introduite, initialement avec une suspension hydraulique limitée à la suspension. En 1961, l’assistance haute pression équipe également le système de freinage, marquant une nouvelle avancée dans la technologie hydropneumatique.

Dès 1966, le LHM (Liquide Hydraulique Minéral) fait son apparition, remplaçant le fluide précédent. Il ajoute une couche supplémentaire d’innovation à la suspension hydropneumatique, optimisant encore davantage les performances et le confort des véhicules équipés de cette technologie révolutionnaire. Cette année marque également l’apparition de la suspension active pneumatique sur la Mercedes-Benz 300 SEL 6.3, conçue pour échapper aux brevets de Citroën.

En 1969, la Citroën M35, un prototype, est équipée d’une suspension hydropneumatique, servant de banc d’essai pour le moteur à piston rotatif.

En 1970, la Citroën GS devient le premier véhicule de gamme moyenne à adopter la suspension hydropneumatique, suivie de la Citroën SM, équipée de la suspension et du freinage issus de la DS, mais avec 4 freins à disques et une nouvelle direction.

En 1975, la Citroën CX succède à la DS, conservant la suspension hydropneumatique et introduisant la DIRAVI (Direction à Rappel Asservi).

En 1982, la Citroën BX remplace la GSA, reprenant en grande partie l’équipement hydraulique de la GS. Cette période voit également l’introduction de la DIRAVI sur la CX.

En 1989, la Citroën XM, descendante de la CX, introduit la suspension Hydractive, offrant deux modes de fonctionnement : souple et ferme. En 1993, elle bénéficie de l’évolution Hydractive 2.

En 2000, la Citroën C5 remplace la Xantia et la XM, avec une nouvelle génération de suspension, l’Hydractive III ou III+. Cette évolution marque le passage du LHM au LDS (Liquide de Direction et Suspension). Les sphères vertes et rondes laissent la place aux soucoupes grises.

En 2006, la Citroën C6 adopte une suspension Hydractive issue de la C5, avec des améliorations telles que l’AMVAR (amortissement variable) et une quatrième sphère pour plus de flexibilité.

En 2008, la Citroën C5 II abandonne la suspension hydropneumatique de série sur ses versions d’entrée de gamme, la réservant aux versions haut de gamme en Hydractive III+.

En 2015, Citroën annonce l’abandon complet de la suspension hydropneumatique, principalement pour des raisons de coût et d’encombrement, mettant ainsi fin à une ère d’innovation. Cependant, deux ans plus tard, d’autres constructeurs tels que Mercedes et Audi continuent d’utiliser cette technologie.

La création de ces petites sphères a marqué un tournant majeur dans l’histoire de l’industrie automobile. De la Citroën Traction 15/6H à la Citroën C6, cette technologie a redéfini les normes de confort et de tenue de route. Les caractéristiques novatrices du système, ont consolidé la réputation de Citroën en tant que pionnier de l’innovation automobile. Aujourd’hui les citroënistes font perdurer cette innovation en ravivant ces youngtimers pour notre plus grand bonheur ! Il n’est pas rare de croiser plusieurs de ces modèles partout dans le monde. Espérons pour encore bon nombre d’années !

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